J’ai fait naître ce projet suite à une révélation d’inceste dans ma famille. Je me suis alors
documentée et j’ai compris que mon histoire familiale n’était pas un cas isolé.

D’après les statistiques, un enfant sur cinq est victime de violences sexuelles.
Je ne pouvais plus fermer les yeux. J’ai tout de suite eu envie de réaliser un projet photographique
accompagné de textes et de témoignages sonores qui permettrait de lever le voile pour enfin
donner la parole aux victimes. Parler, selon moi, c’est commencer à se reconstruire, c’est un pas
vers l’acceptation, vers la libération.

Ma démarche a été de rassembler une vingtaine de participant.e.s et de réaliser pour chacun
d’entre eux un portrait noir et blanc, regard caméra, pour se connecter à leurs émotions et leur
permettre de sortir de la honte. Le parti a été pris de recueillir seulement des témoignages de
personnes vivant autour de La Rochelle. Ainsi ces récits d’hommes et de femmes s’inscrivant dans un territoire défini, local, proche, viennent témoigner de l’omniprésence du monstrueux phénomène.